
Entre le 17ème et le 19ème siècle, l’idée des colons était d’éclaircir les villes, éviter la venue d’animaux sauvages, établir des cultures et des pâturages et pouvoir vendre du bois en masse.
Véritable El Dorado des orpailleurs jusque mi 19ème, le Minas Gerais se vit ainsi doté de nombreuses villes, sortant de terre à une vitesse folle, toutes plus luxueuses les unes que les autres. Les populations natives du territoire sont réduites à l’esclavage.
C’était un lieu où l’entreprise humaine pouvait transformer à son profit une nature à l’état brut, où l’or attendait dans les lits des rivières ou sur les pentes des collines dénudées par le feu. L’avidité des aventuriers consumait les forêts, sacrifiait les espèces et les gens natifs du territoire ainsi réduits à l’esclavage et repoussait les frontières.
Le Monde naturel du Minas Gerais – IIe congré de l’ABRE

Les colons déboisèrent ainsi les forêts du Minas Gerais en masse. La végétation était également incendiée, provoquant la disparition progressive des sources. La faune quant à elle, était décimée par la pratique de la chasse intensive de riches colons en mal de distractions.
Aussi, un témoignage datant de 1799 dénonçait cette situation désastreuse :
Si l’on parcourt les environs des gros villages de la capitainerie du Minas Gerais, on cherchera partout ne serait-ce que quelques-uns de ces arbres précieux qui en d’autres temps constituaient leurs plus beaux ornements, et on ne trouvera même pas la moindre trace de leur existence passée.

Fin 19ème, la période d’abondance touche à sa fin et les villes commencent à se vider de leur population. Au début du 20ème siècle, des voyageurs commencent à évoquer le dépaysement de certains villages de la région. (Cf. Article du 14.02.2023 – L’Envers de l’Eperon et la mystérieuse ville de Paracatu)
Tout n’est que ruine et dépeuplement.
Vieira Couto (1905)
En 1938, des étrangers évoquaient la désolation des paysages provoquée par un siècle d’exploitation minière :
Recouvrant la terre végétale des berges des rivières, les graviers et blocs rocheux retournés par les mineurs avaient rendu les terrasses arides ; les brûlis avaient retiré des terrains montagneux la protection naturelle de la forêt et les terres étaient désormais condamnées à se réduire en poussières le long de ravinements gigantesques ; les rocs dispersés de toutes parts donnaient l’impression d’un champ de ruines.
Malheureusement, de nos jours, cette situation perdure.


Avec notamment pour conséquence, de nombreux cas de malnutritions chez les peuples autochtones du secteur. Ainsi, depuis 4 ans, 70.000 orpailleurs illégaux ont notamment envahi les terres du peuple YANOMAMI, engendrant un immense chaos.
En 1950 Michel dénonçait. En 2023, rien n’a vraiment changé. Michel était profondément attaché aux peuples autochtones d’Amazonie et particulièrement admiratif de leur culture.
Il aimait les terres du Brésil, celles du Minas-Gerais et de l’Amazonas. Les voir ainsi se dégrader progressivement le désolait considérablement.
