La banalisation de l’horreur dans La Montagne Morte de la Vie

D’après le Docteur Louis Crocq – spécialiste des névroses de guerre, les traumatismes psychiques de guerre prennent aussi naissance dans la banalisation de l’horreur qui suit un schéma particulier. Michel en avait visiblement pris conscience.

La peur -> le dégoût -> L’acceptation

En effet, dans La Montagne Morte de la Vie, il évoque cette situation à plusieurs reprises, jusqu’à qualifier ce phénomène de « mort hideuse de la peur« . Ainsi, en finissant par accepter l’inacceptable, l’être humain y laisse progressivement une part de lui, de sa sensibilité et de son âme.

[…] L’extraordinaire beauté du lieu, qui m’avait tout d’abord émerveillé, me faisait maintenant frissonner de dégoût. Je dis de dégoût, car la peur n’avait même plus de place en moi. Je finissais par comprendre pourquoi les âmes qui séjournent en enfer y demeurent sans révolte apparente. Le dégoût n’est-il pas le commencement de l’acceptation ? Si l’acceptation est fatale aux gens normaux, elle est logique pour ceux qui restent muets aux questions qui pourraient les sauver.

Extrait de La Montagne Morte de la Vie, Michel Bernanos