Le rationnement

Le IIIème Reich puisait toutes les ressources françaises à son profit, il ne restait que le stricte minimum pour la population.

Furent ainsi mis en place les tickets de rationnement, la création des J1 – J2 et J3 pour les enfants, cela déterminant la ration de nourriture journalière à laquelle ils avaient droit, à condition qu’il en reste.

Et par voie de conséquence, le marché noir qui se développe considérablement, grâce auquel les populations civiles arriveront à survivre pendant ces années de guerre.


Les parisiens soumis à des restrictions font la queue, 1942 – Guetty – Keyston France

La population n’avait pas forcément la garantie de pouvoir se nourrir avec les tickets de rationnement. Le seul fait de faire les courses devenait un défi quotidien. Certains faisaient même plusieurs heures de queue pour ne parfois obtenir qu’un œuf, voire rien du tout, les stocks étant épuisés par les personnes précédentes.

J’ai été pesée mardi et j’ai maigri de 2,5 kg depuis le mois d’octobre. Restrictions ! J’ai chipé un pot de confiture… Je ne l’aurais jamais fait avant parce que je n’aimais pas les confitures, mais maintenant, nous mangeons si mal que j’ai toujours faim.

Micheline Bood, les années doubles : Journal d’une lycéenne sous l’occupation, Paris, Editions Robert Laffont, 1974

Dès qu’il pleut, l’on voit presque toutes les personnes du village partir à la recherche des escargots… Il y a des familles qui en mangent trois jours de suite.

Les écoliers de Tournisan, p.83

Raymond Ruffin évoque ainsi le quotidien de sa mère :

Levée à cinq heures, elle part une heure après pour les marchés du secteur, allant grossir la queue des ménagères devant des étals encore vides… la matinée passe ainsi en interminables heures de piétinements devant les boutiques… L’après midi, il faut recommencer.

Raymond Ruffin, journal d’un J3, Paris, Presses de la Cité, 1979, p.28

Le ministère du Ravitaillement classa la population en se basant à la fois sur l’âge et l’activité, le rationnement plaçant les enfants dans les catégories suivantes :

  • E pour les enfants de moins de 3 ans,
  • J1, J2 et J3 pour les jeunes âgés de 4 à 20 ans

Après 1945, les J3 fut le nom donné à cette génération des enfants de la guerre. Le rationnement ne pris fin que quelques années après 1945.

En novembre 1941 et face à l’affaiblissement manifeste des enfants, le Ministère de l’Education se décide à raccourcir les journées d’école d’une heure et abaisse les barèmes en éducation physique. Une circulaire est adressée aux enseignants en mars 1942, les priant d’éviter de surmener les enfants dont beaucoup souffraient d’un manque de nourriture et de chauffage.

Documentaire 39-45, la Guerre des enfants©

Le marché noir se mit progressivement en place. Tout le monde y participait y compris les enfants, par pure nécessité. C’est la création du fameux « système D », celui de la Débrouille !

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