Affectation de Michel : Chasseur 12-Bénodet
Fonction : Matelot canonnier
CHASSEUR DE SOUS-MARINS 12 – BENODET
Missions : Patrouilles de jour comme de nuit dans la Manche, escortes de convois, identification des échos suspects (sous marins ennemis), porter secours aux avions ou navires en difficultés
Risques : Mines, attaques de vedettes rapides ennemies (Schnellboots), bombardements par avions + depuis la côte française (Mur de l’Atlantique), passage de Calais entre la Manche et la Mer du Nord, risques liés à l’absence de phares, brumes, forts courants des marées
Particularités : CH12 (Bénodet) – CH13 (Calais) – CH14 (Dielette) – CH15 (Paimpol) prennent part à de nombreux engagements contre des avions ennemis1
Dont au cours du débarquement du 6 juin 1944 : Le Chasseur 12 effectue la première escorte de convoi. Ils font demi-tour au large de l’Ile de Wight pour secourir une barge en difficulté afin de la tracter sur les plages à proximité de Port en Bessin. Les troupes y manquent cruellement de chars pour secourir les soldats alors livrés à eux-mêmes sur les plages d’Omaha à proximité. Diverses missions d’escortes, de sauvetages et de ravitaillements au cours de la bataille navale de Normandie qui pris fin en août 1944.2
Ces bateaux de surveillance de 40 mètres embarquent une trentaine de marins et sont équipés pour la riposte avec des mitrailleuses et une pièce de 75 à l’avant. […]
Ils se voient assigner un secteur dans lequel ils prennent en charge les convois, ou mènent des opérations de défense. Les risques sont nombreux : outre les attaques d’avions, les chasseurs doivent éviter et consigner soigneusement les longues lignes de mines magnétiques et acoustiques installées par la Kriegsmarine. Ils doivent régulièrement parer à des attaques de vedettes rapides : les Schnelleboote. Les chasseurs peuvent aussi procéder à des grenadages contre les U-Boote qui empruntent la Manche pour passer dans l’atlantique.
La navigation est aussi très difficile, les chasseurs ne sont pas fait pour les temps par tempête, l’eau y rentre par paquets endommageant tout ce qu’elle peut, rendant ainsi les bâtiments plus vulnérables aux attaques ennemies.
Par ailleurs, depuis l’entrée en guerre les phares restent éteints, ce qui engendre de nombreux accidents. » Dès les premiers jours, les chasseurs 6 et 7 seront torpillés par l’armée allemande, laissant un seul survivant sur les 60 marins membres des deux équipages.
Les chasseurs gagnent dès la bataille d’Angleterre un profond respect de la part de l’Amirauté Britannique qui saura qu’elle peut compter sur eux pour les opérations à venir.
Résister sur les mers : Une histoire de la Marine Française Libre, Jean-Luc Lenoir, Editions du CERF, 2018
Le mur de l’Atlantique était particulièrement craint par les équipages, le tout combiné au manque d’expérience des jeunes recrues formées à la hâte. On reconnait ce Mur aux fameux blockhaus que l’on trouve un peu partout le long de nos côtes.
Très peu de monde répondait à l’appel du Général de Gaulle et de l’Amiral Muselier au départ. Ils avaient beaucoup de difficultés à recruter, la prise de risque était effectivement très grande.
Beaucoup de marins français alors sous l’autorité de l’Amiral Darlan (régime de Vichy), prenaient d’énormes risques à déserter pour eux et leur famille. Il y avait aussi ceux pour lesquels ce régime leur convenait parfaitement, ceux-là même qui menaçaient les autres marins de représailles s’ils se décidaient à rejoindre Londres : une période très compliquée.
A partir du printemps de l’année 1942, le IIIème Reich entreprends la construction d’un important système de fortifications le long des côtes occidentales européennes pour empêcher une invasion du continent par les Alliés depuis la Grande-Bretagne.
Plus on s’en approchait, plus la prise de risque était grande. le passage de la Manche vers la Mer du Nord entre Douvres et Calais était particulièrement dangereux et délicat.
Le Chasseur 12 fit plusieurs interventions en Mer du Nord, jusqu’à proximité des côtes de Norvège occupées.
Le recrutement au sein des FNFL était particulièrement difficile, les personnes qui répondaient à l’appel de l’Amiral Muselier et du Général de Gaulle étaient souvent très jeunes.
Jean Livet, coéquipier de Michel à bord du Chasseur 12, indiquait que le capitaine et les équipages disposaient de très peu d’expérience lors de leur affectation. En pleine seconde guerre mondiale, les formations étaient faites à la hâte par manque de temps, l’équipage du Chasseur 12 était parfaitement conscient qu’il pouvait se retourner rapidement par tempête.
Les qualités nautiques de notre genre d’unité nous donnait toutes chances de nous retourner par gros temps. Nous en eûmes la triste preuve avec le Chasseur 5 peu avant noël 1943.
Savoir que nous risquions le plongeon définitif sans même avoir besoin pour cela d’une rencontre fâcheuse avec les unités ennemies – la plupart plus rapides et mieux armées que nous – n’était pas pour remonter un moral déjà fortement détérioré par l’absence de nouvelles de la famille.
Témoignage de Jean Livet – Cahier Bleu N°46 consacré à Michel Bernanos
Le Chasseur 12 fut cité à l’Ordre à la Libération
Armé par les Forces Navales Françaises Libres en Mai 1943. A assuré de nombreuses missions d’escortes et de patrouilles en Manche et Mer du nord.
Tous à bord ont fait preuve, au cours de ces opérations, de belles qualités de courage et d’énergie.
Une citation à l’Ordre est une récompense militaire française donnée pour mettre en valeur un acte remarquable, généralement pour le courage ou l’énergie dont a fait preuve le récompensé au combat. Sont notamment et le plus souvent cités, les bâtiments de guerre avec leur équipage.
