Retour à la vie civile

Libération de Paris, 25 août 1944

Une fois la guerre terminée, les peuples, tout à l’euphorie de la paix retrouvée, s’en retournent à leurs occupations et à leurs plaisirs d’avant, et n’ont ni regard, ni écoute pour la souffrance psychique des combattants survivants.

Les psychiatres des armées, démobilisés, se tournent vers leurs pratiques cliniques d’avant-guerre et oublient les « obusites », shell-shocks, exhaustions et asthénies. Les soldats seront pris en charge comme si la guerre n’avait jamais existé, les traumatismes psychiques de guerre sont traités à base d’antidépresseurs ou neuroleptiques aucunement efficaces …

Il n’empêche que ces traumatismes ne se sont pas évaporés pour autant. Ils existent et se manifestent à des degrés plus ou moins intenses en produisant une invalidation sociale variable selon les cas. Les symptômes surviennent parfois brutalement des années après le retour à la vie civile alors qu’ils avaient quasi disparus entre temps, avec une évolution chronique constante pouvant conduire jusqu’au suicide.

Corollairement, les intéressés eux-mêmes, considérant les troubles psychiques comme un stigmate de faiblesse, ont tendance à réprimer, taire ou dissimuler leur souffrance.

Nous imaginons que ce cocktail explosif engendrait ainsi un taux de suicide anormalement élevé chez les personnes les plus touchées dans les années qui suivirent les 1ère et 2nde guerres, tout comme l’après-guerre du Vietnam.

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