Univers de travail

Voici mon univers de travail entre la littérature et mes enfants, à courir après le temps pour rattraper 25 ans de retard mais nécessaires au cheminement qui fut le mien.

L’œuvre de Michel, hantée par son mal être qui avait démarré au retour de la guerre, n’est pas simple à reprendre lorsqu’on y est personnellement liée. J’ai toujours su que je travaillerai sur cette œuvre incroyable, mais je devais aussi laisser le temps faire pour me permettre de prendre la distance nécessaire.

La Montagne Morte de la Vie est le roman de Michel le plus connu. Véritable hommage aux soldats ayant laissé une partie de leur âme sur le front, il l’a rédigé en seulement 19 jours. J’ai compris de suite qu’il avait posé sur papier le contenu de son état d’esprit lorsqu’il était en proie aux symptômes les plus aigus du traumatisme psychique de guerre.

Les soldats de cette époque étaient très peu suivis. En étudiant son parcours historique j’ai déjà pu faire un rapprochement avec ce syndrome au retour de la guerre, puis la chute vertigineuse sur ses 5 dernières années de vie vers une dépression profonde qui le poussera au suicide, nous sommes au plus fort des symptômes. Il écrira tous ces romans sur ce laps de temps.

Dans Les traumatismes psychiques de guerre, Louis Crocq, éminent Psychiatre des Armées, explique au lecteur que le choc initial arrive lorsque l’individu met un pied de l’autre côté. Le corps serait pour ainsi dire dans la vie et l’esprit dans la mort. Une fois que cette dissociation est faite, on comprend aisément la raison des symptômes à venir.

Ces hommes sont revenus vivants de la guerre certes, mais ce que l’on a pas pris en considération, c’est qu’il fallait les aider à s’éloigner de la mort pour mieux retrouver la Vie.

Cet écrit est un hommage à toutes les victimes de guerre, toutes générations confondues, l’œuvre de Michel en est un également.